Ce post tourne dans ma tête depuis un bon moment ; je ne savais pas si j’avais envie de le partager ici car ce n’est pas un blog maman. Et puis je me suis dit que si cela pouvait aider d’autres mamans qui s’inquiètent, si c’était l’occasion de partager nos expériences, cela avait quand même sa place. Cette année a été riche en nouveautés : mon fils a commencé l’école en septembre ; en janvier, il a été grand frère pour son plus grand bonheur. C’était l’année des premières fois. J’étais donc enceinte quand il a fait sa rentrée. La grande question qu’on vous pose depuis 1 an quand vous allez rentrer à l’école c’est « est-ce qu’il est propre ? ». Je lisait justement ce matin un article à ce sujet sur le blog de Maman Louve que j’adore <3 !
Il est vrai que pour les parents, c’est une bonne source d’angoisse et pour les enfants aussi. On ne respecte pas du tout le rythme naturel : on décide qu’à un moment T ils doivent être propres. En France, c’est comme ça : tu vas à l’école, hop plus de couche ! Il y a des parents qui commencent dès 18 mois avec leur enfant ; le nôtre étant à la crèche, on avait décidé de le laisser faire son chemin tout seul et de voir un peu quand il manifesterait l’envie d’être un peu plus autonome sur le sujet. Il voyait les autres faire, on avait un pot à la maison, on a testé d’aller aux toilettes, etc. Oui mais voilà ça ne l’a jamais intéressé… et puis l’été arrivant, en tant que parent tu te dis mince comment je vais faire si il n’y arrive pas. Je n’avais pas du tout envie d’être une maman chiante, et pourtant, mi-août, j’ai bien dû me rendre à l’évidence que j’allais devoir l’obliger à devenir propre.
Mon fils n’ayant pas franchement décidé de passer le cap, j’ai essayé plein de choses, gommettes, récompenses, objet de transition, pot, réducteur, le laisser sans culotte. Il avait envie d’essayer mais je crois qu’il préférait se concentrer sur d’autres choses qui l’intéressaient plus. C’est un peu dans son caractère, encore aujourd’hui il ne montre aucun intérêt pour faire des trucs comme s’habiller seul, se laver etc. Si vous avez des tips je suis preneuse car là aussi j’ai essayé pas mal de trucs mais ça ne l’intéresse pas du tout. Si il montrait autant d’intérêt que quand il compte jusqu’à 30 je serais vraiment ravie 🙂
À la fin de l’été, il avait commencé a prendre le truc. C’était toujours un peu hésitant avec des accidents, mais pour la rentrée de septembre on se disait on va continuer, ça va marcher comme sur des roulettes : en voyant les autres, ça va le faire. Ce que de nombreux parents / amis nous avaient dit. En voyant les autres en 2 semaines c’est réglé !
Si seulement… c’est là que nos problèmes ont commencé : 2e jour d’école 3 changes… 3 personnes qui me disent : votre enfant c’est un problème, il n’est pas propre, on ne peut pas s’en occuper, c’est pas possible. L’angoisse, j’ai pleuré, en plus j’étais enceinte, et personne pour dédramatiser la situation, nous dire que ça allait venir. Non ! dans cette école, si tu es pas dans le moule, autonome et indépendant, et bien tu es un problème. O venait tout juste d’avoir 3 ans le 29 août il était donc dans les plus petits de sa classe mais ça aussi tout le monde s’en fichait. La première semaine a été terrible, des réprimandes de tout le monde, ATSEM, maîtresse et surtout la directrice. Qui est vite passé à la fameuse menace » On ne peut pas le garder … » .
Alors déjà pour être très clair sur le sujet : En France, il n’y a aucune loi ou réglementation qui oblige les enfants à être propre pour rentrer à l’école + on ne peut pas exclure votre enfant car il n’est pas propre. Dans mon cas aucune aide n’a été fournie par l’école, la faute a été constamment rejeté sur nous, aucune issue, ni moyen mis en place pour que notre fils n’ait plus peur d’aller aux toilettes. Après plusieurs menaces d’exclusion et parce que voir mon petit O partir à l’école en pleurant tous les matins c’était juste un crève-cœur, j’ai décidé de le mettre uniquement le matin le temps qu’il réussisse à gagner en autonomie et aussi pour l’apaiser un peu. Cela tombait bien : mon congé maternité commençait, j’avais donc du temps pour m’occuper de mon fils. Je ne sais pas très bien comment j’aurais géré la situation si j’avais dû travailler vu le manque de compréhension de l’équipe enseignante.
Ce mi-temps devait durer 1 trimestre et puis finalement… les réprimandes, menaces encore et toujours ont continué car dès que quelque chose le stressait, ou qu’il était trop pris dans une activité, hop ! accident. En décembre, j’ai décidé de l’emmener chez une pédopsychiatre. Car au fond tu te dis que c’est de ta faute que tu n’as pas fait comme il faut que tu as loupé un truc. La culpabilité de la mère ! La pédopsy a juste été abasourdie en entendant notre histoire, elle a trouvé notre fils éveillé pour son âge, mais assez stressé et angoissé peut-être par l’arrivée de sa petite sœur… On a commencé un travail ensemble. Ma fille est née en janvier. Les choses ont commencé à s’apaiser un peu à ce moment la, je crois qu’O était inquiet de l’inconnu et de me voir fatiguée. Il a commencé à aller mieux quand il a rencontré sa sœur, il est juste adorable avec elle et assez protecteur.
Comme il allait mieux on décidé de retenter l’après-midi, et la rebelotte, accident, réprimande, l’ATSEM s’est même fâché avec mon mari ; depuis elle ne nous adresse plus la parole ! AMBIANCE ! La directrice a essayé de me dire qu’il fallait que je le reprenne encore mais je n’ai pas cédé. Chez nous, ça se passait bien, il y arrivait, mais à l’école c’était le blocage, il avait peur. Il y a eu beaucoup de dialogue entre nous, on a essayé de l’aider, de le soutenir de le rassurer et puis petit à petit il y a eu des progrès. Mon mari qui n’en pouvait plus a fini par écrire à l’inspectrice de notre secteur pour lui raconter notre histoire. Et là, miraculeusement le ton a changé à l’école : la directrice ne faisait plus aucune remarque, la maîtresse nous a convoqué pour nous dire qu’il y avait plein d’autres enfants à qui ça arrivait dans la classe que ça n’avait jamais été un problème. Je me souviendrais toujours de cette phrase de la directrice lors du rendez-vous avec mon mari « il a fait beaucoup de progrès, ce que nous avons mis en place a marché ». Hallucinant ! Personne ne nous a aidé, on a toujours été seuls face à notre « problème », si on peut appeler ça un problème.
Je crois que mon petit O n’était juste pas vraiment prêt. Aujourd’hui, il ne demande toujours pas à aller aux toilettes, il faut le questionner un peu, mais il n’a plus d’accident, il porte encore des couches la nuit mais a manifesté l’envie d’arrêter, donc on va s’y mettre cet été sans pression car maintenant je le laisse gérer.
C’est son dernier jour d’école demain, et même si tout va beaucoup mieux j’ai aucune envie qu’il fasse sa rentré là-bas à nouveau… J’ai essayé les dérogations, le privé etc. Pour l’instant rien n’a marché mais je ne perds pas espoir. On a vraiment commencé du mauvais pied et je n’ai pas envie que mon fils garde de mauvais souvenirs de l’école, j’espère vraiment qu’il pourra s’épanouir et s’amuser dans les années à venir. Je suis contente de tourner la page sur cette année compliquée et même si tout n’est pas réglé, voir mon fils avec le sourire et ne pas faire de crise le matin pour ne pas aller à l’école c’est déjà beaucoup. Je n’ai plus la boule au ventre quand je vais le chercher, mais j’espère sincèrement que l’année prochaine je ne verrai plus cette fameuse directrice qui nous a tant fait souffrir pour cette première année de maternelle.
Je ne fais en aucun cas de généralité, sur les écoles françaises, je sais qu’il y a beaucoup de bienveillance, d’aide et d’accompagnement dans d’autres écoles. Je comprends aussi la galère pour les ATSEM de devoir changer les enfants et pour les maîtresse car il y a beaucoup d’élèves par classe. On a eu de notre côté une très mauvaise expérience, et j’avais besoin de la partager, pour dire aux parents : il ne faut hésiter à se battre et à dénoncer, vous pouvez vous faire soutenir par l’inspection. On n’ose jamais parler plus haut mais parfois ça aide vraiment. On n’est pas toujours entendu la première fois, mais ne baissez pas les bras, la pression est parfois très forte, je l’ai vécue, mais en tant que parents, on sait ce qui est mieux pour notre enfant et il faut se faire confiance à 100%. Si votre enfant n’est pas encore propre, essayez de ne pas vous stresser cet été, aidez-le tant que vous pouvez mais je crois que ce sont nos enfants qui décident de leur propres moments.
Si vous êtes arrivé jusqu’à la fin de ce pavé bravo vous avez été super courageux ! J’espère ne pas vous avoir fait peur sur l’école car il y aussi autour de moi des expériences hyper positives et pour ceux qui ont des difficultés, j’espère que cela vous aidera un peu.
Crédit : Clélia Lam
Parigote
Franchement, ce genre d’histoire m’énerve tellement. Alors bien sûr ce n’est pas une généralité mais pour avoir pas mal bourlingué dans les écoles dans mon ancienne vie, ce genre d’histoire ne m’étonne pas. Comment dégouter les enfants de l’école. C’est tellement contre-productif en plus. J’espère que ton petit O. a toujours du plaisir à y aller malgré tout. Et même si tu restes dans la même école, s’il change de maîtresse et d’atsem, ça peut tout changer!
Clélia
ParigoteAvec beaucoup de dialogue, des livres sur le sujet « école » une mention spéciale à L’école de Léon qui a bien marché avec O., il aime l’école malgré tout et ça c’est ma petite victoire personnelle !
On a eu aussi beaucoup d’aide et d’apaisement grâce à cette pédopsy super que tu m’avais conseillé, elle a soulagé O. qui n’était plus même niveaux angoisses en 2/3 séance. Un immense merci <3 donc. J'espère que l'année prochaine sera une nouvelle page avec que du positif même si nous sommes dans la même école 🙂
Myriam
Comme je te comprends, cette 1ere année a été difficile pour nous aussi. On nous a carrement dit de consulter alors que chez nous il etait propre… aucune aide de l’école. je fais mon dossier pour le privé dans 1 an, plus de place cette année…Je suis très déçue de l’école public…32 enfants avec 2 maîtresses différentes et une assmat. J’essaie de relativiser, mon loulou n’a pas l’air d’être traumatisé…Je souhaite beaucoup de sang froid à toutes les mamans…Myriam
Clélia
MyriamMerci beaucoup Myriam j’espère que pour ton enfant pourra avoir une place dans le privé ! Après il y a aussi des écoles publiques hyper bien avec une équipe de folie. Mais malheureusement ce n’est pas partout la même chose 🙁
Daphné
Abasourdie par ton témoignage ! Ca crève le cœur car encore une fois Ca montre un probleme largement répandu dans l’éducation nationale, quelque soit l’âge : si t’es pas dans le moule on te laisse de côté et pire, on t’écrase ! On écrase tes parents et on montre du doigt ton éducation alors que parfois c’est simplement qu’on va à un rythme différent…
j’ai déjà entendu de la part d’amis une histoire similaire. Leur fils à développé une peur d’aller à l’école durant toute sa première année de maternelle également :-/ il pleurait tous les matins … quelle angoisse ! C’est pourtant censé rester un lieu de vie, d’apprentissage, de partage. D’épanouissement …..
bravo à vous d’avoir surmonté ça !
JoG
En lisant votre témoignage, je retrouve beaucoup de mon fils dans le vôtre. Et ça m’inquiète! Mon fils est très éveillé: il compte jusqu’à 40, il connaît toutes les lettres de l’alphabet… C’est un petit garçon très curieux! Le problème c’est le pot! Rien à faire, on a tout essayé: le pot, le réducteur, les récompenses, les gommettes sur le mur des toilettes… Rien ne fonctionne. Quand on lui propose, il y va mais il ne demande pas de lui-même. Il va être grand frère juste avant la rentrée et je me dis que ça peut jouer, mais je ne vois pas de solution. En lisant les commentaires, je vois que plusieurs mamans comptent sur une inscription en privé. Eh bien, moi, c’est ce qui me fait peur. Il est inscrit en privé pour son année de PS et la première chose que m’a dit la Directrice c’est qu’il devait impérativement être propre! Légèrement inquiétant quand, à M-2, on a encore 2 à 3 accidents par jour! Je serai en congé mater, donc je compte le mettre uniquement le matin mais je m’inquiète vraiment de savoir comment mon fils va gérer sa première année. Je ne voudrais pas qu’il soit dégoûté de l’école…
Juju
Ici Marius a été propre à 3 ans et 5 mois !! Je commençais à désespérer ! Je me retrouve dans le profil de vos garçons: enfant très éveillé, a parlé très tôt, apprend très vite, curieux …
Du jour au lendemain il est parti faire pipi seul aux wc.
Écoutez vous !!!!
Maya
Bonjour,
Je viens de lire votre article que j’ai trouvé très intéressant !
Moi j’ai un souci aussi avec l’école mais d’une autre nature.
Ma fille a eu 3 ans en août et moi j’étais enceinte et je devais accoucher en novembre.
Ma fille ne parle pas encore et c’était un cauchemar pour moi et mon mari. C’était tous les jours des sous entendu, elle ne parle pas elle ne dit rien.
Moi ma fille a ete propre tôt.
J’ai du faire les démarches pour l’emmener chez un orthophoniste et dieu c’est que c’est compliqué. J’ai reussi mais j’ai l’impression que la maitresse a abandonné. Du coup on a décidé de ne plus faire attention à ce qu’elle dit. Nous avions la boule au ventre par peur d’avoir encore des remontrances. Je pleurais tous les jours.
J’espère que mon temoignage aidera et qu’il fait toujoirs croire en ses enfants 🙂